
Entre 2013 et 2022, l’Espagne a procédé à l’expulsion et au rapatriement de 54 963 immigrants vers leur pays d’origine, ce qui équivaut à une moyenne de 30 étrangers par jour pendant un mois.
Tendance à la baisse des expulsions, sauf en 2017
Les données actuelles indiquent une diminution des expulsions après quatre ans, à l’exception d’une légère augmentation en 2017.
Les Maghrébins en tête des rapatriements
Les accords de réadmission entre l’Espagne et les pays du Maghreb expliquent les rapatriements de migrants sans papiers. Les Marocains représentent plus de la moitié de ces rapatriements forcés, soit 30 832, tandis que les Algériens totalisent le plus grand nombre d’expulsions avec 4 479.
Les Subsahariens et les défis de l’identification
Les Subsahariens constituent la majorité des migrants qui entrent irrégulièrement en Espagne et qui sont difficiles à identifier et à rapatrier dans leur pays d’origine. Certains pays comme le Sénégal (757 expulsions), le Nigeria (608 expulsions) et le Mali (231 expulsions) ont des accords de coopération avec l’Espagne sur la question de l’immigration clandestine.
Difficultés avec les Subsahariens et les Centres de Détention pour Étrangers (CIE)
Les autorités espagnoles ont du mal à rapatrier les Subsahariens arrivés en Espagne et les retiennent souvent dans les Centres de Détention pour Étrangers (CIE). Les ressortissants de Gambie et de Côte d’Ivoire représentaient 24% des détenus en CIE en 2017. Cependant, la plupart d’entre eux ne peuvent pas être renvoyés dans leur pays d’origine.
Durée de détention et expulsions
Les étrangers détenus dans les CIE passent en moyenne entre 17 et 31 jours, sur une durée maximale de 60 jours, avant d’être éventuellement expulsés.
Mesures de précaution et enfants concernés
Les données incluent à la fois les expulsions effectuées à partir des CIE et celles réalisées sans mesures de précaution, telles que celles effectuées depuis un commissariat. Les enfants sont également sujets à des retours, une autre procédure appliquée aux migrants interceptés lors de leur entrée irrégulière en Espagne, bien que les expulsions soient parfois remplacées par d’autres condamnations.
Expulsions par continent
Parmi les pays d’Amérique latine, la Colombie (2 576), la Bolivie (1 412), l’Équateur (1 369) et le Brésil (1 067) ont connu le plus grand nombre d’expulsions. Les ressortissants roumains (1 530), portugais (277), français (128) et italiens (101) constituent les groupes les plus importants d’Européens rapatriés. Ces expulsions sont généralement liées à des infractions graves à la sûreté de l’État, telles que le trafic de drogue ou d’armes à grande échelle.
Expulsions d’Américains
Pendant la période mentionnée, l’Espagne a également procédé à l’expulsion forcée de 128 ressortissants américains. Bien que le nombre d’expulsions d’Américains soit relativement faible par rapport à d’autres nationalités, il est important de noter que les citoyens américains ne sont pas exemptés des procédures d’expulsion s’ils sont impliqués dans des activités illégales ou s’ils violent les lois espagnoles.